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TRAILER DE «EL CASO PADILLA»

Un avance del nuevo film documental de Pavel Giroud. Estrenado mundialmente en el Festival de Telluride y con estreno europeo en el Festival de San Sebastián. Ha formado parte, hasta hora , de la sección oficial en los festivales de Roma, IFF Panamá y Cineuropa, donde obtuvo el Premio del Público.

Crítica de la película cubana El Acompañante de Pavel Giroud | Cinestel

Pavel Giroud juega con elementos ocurridos en la realidad, para darles forma en una ficción que sobre todo sea creíble. Eso lo consigue con creces en este relato con algún sobresalto contundente, sobre el que es importantísima la contextualización, teniendo en cuenta el nivel de madurez profesional que ha alcanzado.

Origen: Crítica de la película cubana El Acompañante de Pavel Giroud | Cinestel

EL ACOMPAÑANTE. Estreno en Francia.

Fuente: http://www.cinescribe.fr/?p=3270

Inspiré d’une réalité historique– l’internement  des individus contaminés par le virus du SIDA dans un sanatorium ultra-sécurisé- le nouveau long-métrage de Pavel Giroud est une belle histoire d’amitié entre deux anciennes gloires cubaines, un soldat héroïque enfermé à vie et un champion de boxe suspendu pour dopage.

De facture classique, El acompañante porte un regard pudique sur le sort des malades du SIDA au milieu des années 1980. S’il n’occulte pas la violence latente de mesures sanitaires qui engendraient privations de libertés supplémentaires, le film s’attache avant tout à dépeindre les interactions entre les membres d’un microcosme constitué, de force, autour de la maladie mais dont les liens de solidarité et de respect mutuel parviennent à transcender la réalité sordide du milieu fermé.

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Le rôle-titre du film, El acompañante, est interprété par un acteur relativement connu du monde hispanophone, l’ex-membre du groupe de rap à succès Orishas, qui a notamment collaboré avec des stars internationales latinas comme Ricky Martin ou Compay Segundo. Tout en muscles, l’acteur Yotuel Romero incarne un boxeur blessé dans son orgueil, qui accepte avec résignation le triste sort réservé aux tricheurs : il emménage dans le sanatorium Los Cocos, dont le seul nom, suffit à faire fuir un camion de militaires, pour s’occuper de Daniel, jeune sidéen. Dans la réalité cubaine de l’époque, s’occuper signifie espionner.

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Et au sein de ce sanatorium, la réalité politique du régime dictatorial qui obligeait l’acompañante, sain, à devenir l’ombre du malade, à renoncer à sa propre vie pour établir des rapports détaillés destinés aux autorités, apparaît, sans recours à de grands discours, dans toute son absurdité.

Le duo formé par Daniel, ex-gloire militaire hétérosexuelle qui conserve face à l’adversité et l’injustice, un sourire et un bagout insolents, et Horacio, le boxeur qui parviendra à remonter sur le ring et reconquérir son honneur perdu, rappelle à certains instants le « couple » blanc-noir formé par Tom Hanks  et Denzel Washington dans Philadelphia. Mais la comparaison s’arrête là, la fragilité croissante de Daniel est à peine suggérée, essentiellement dans le dernier quart du film, et Horatio est un homme d’action, pas de mots. Sa force morale n’a d’égale que son mutisme. Pas de grande démonstration éthique donc dans ce film qui privilégie l’inscription dans un registre bien spécifique, le film de prison ou d’asile, qui lui permet de maintenir le spectateur en haleine du début à la fin.

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Los Cocos est bel et bien une prison et comme dans tout lieu fermé où s’exerce une surveillance et une régulation des corps de tous les instants, des trafics se mettent en place pour offrir à tous, malades mais aussi soignants, une forme de liberté tarifée. Comme dans les films d’asile – Vol au- dessus d’un nid de coucou par exemple, un homme –ici Daniel et dans une moindre mesure Horatio qui taira les virées nocturnes de son ami- remet en cause l’ordre établi. Son intégrité et son courage mettent aussi en lumière la malhonnêteté et l’hypocrisie des gardiens de la norme, notamment Boris, médecin triste sire, qui harcèle sexuellement les patientes les plus mignonnes…

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Le travail, remarquable autour de la photographie et de la musique, s’accompagne de plans fixes sur la statuaire des jardins et leurs allées marmoréennes, et souligne les zones d’ombre d’un lieu contradictoire, aseptisé et impénétrable, qui remplit une double fonction de punition et de protection ; à la fois, séparation du monde extérieur –qu’il faut préserver de toute contamination et souillure-  et refuge pour ses habitants.

Le scenario, co-écrit par le réalisateur de l’excellent film de zombie Juan de los Muertos, cultive cette même identité hybride. L’ambiance oppressante alimentée par la crainte de la contamination et de la délation fait place à un récit de rédemption qui offre une ouverture progressive vers l’extérieur avec la découverte de l’appartement de l’ancien champion et sa salle d’entraînement…

Comme une bouffée d’oxygène et la promesse d’une vie meilleure pour un peuple opprimé et acculé par le destin. Un renversement de situation qui pourrait paraître un peu forcé mais ici parfaitement amené d’un point de vue scénaristique et qui au-delà de toute considération cinématographique, résume bien les aspirations d’une société cubaine consciente des fantômes du passé mais aussi résolument tournée vers l’avenir, en dépit des vents contraires…

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Espérons que le succès de El acompañante ne se limite pas au circuit restreint festivalier –où il a déjà remporté de nombreux prix– tant ce film mérite d’être découvert par un large public.

Date de sortie : 17 août 2016 (1h 44min)
De Pavel Giroud
Avec Yotuel Romero, Armando Miguel Gómez, Camila Arteche…
Genre : Drame
Nationalité : Cubain

Distributeur : Happiness Distribution

Ojoloco 2016 : El Acompanante

Nicole Dupré

Original Post

Pavel Giroud, le réalisateur du film présent dans la salle, à qui on demandait quelle était actuellement la situation du cinéma cubain, parlait d’un «grand potentiel», faisant référence à tous les jeunes cinéastes porteurs de projets intéressants, mais totalement dépourvus de moyens et ne bénéficiant d’aucune structure à Cuba même. Il faut pour cela aller chercher ailleurs, en Colombie, au Venezuela, en France …. ce qu’est parvenu à faire Pavel Giroud au bout de 6 ans !
Monter un film demande toujours patience et obstination; à Cuba peut-être plus encore.

El Acompanante est un film passionnant, sans doute mon préféré parmi les films que j’ai déjà vus.
Pourquoi ? La réponse est simple : un sujet fort, des personnages attachants, des dialogues percutants, une mise en scène efficace….
L’accompagnateur est un champion de boxe déchu pour s’être dopé. C’est un taiseux, tout en muscles et plein de préjugés vis à vis de celui qu’il doit accompagner : un jeune homme porteur du virus du sida, hospitalisé dans un centre de rétention d’où il n’a droit de sortir qu’une fois par semaine, à condition d’être «accompagné», étant bien entendu que l’accompagnant remplira un rapport sur les faits et gestes de son «protégé».

Le cadre une fois posée, le film peut commencer. Plus que des grandes scènes dramatiques, c’est une accumulation de petits gestes, de regards échangés, de mots prononcés qui font comprendre ce qui se passe entre les deux personnages principaux, Daniel et son accompagnateur, Horacio Romero.
Daniel est du genre rebelle, toujours à se moquer, à enfreindre les règles et à se faire la belle. Horacio est plus réservé, mais on sent que son énergie n’est que contenue, pas vraiment domptée.

A travers ces deux personnages, le spectateur n’a pas de mal à comprendre les enjeux de la vie cubaine, la pesanteur des institutions, la répression sous couvert de soins. Mais comme le suggérait prudemment le réalisateur lui-même lors de la discussion, l’absence de liberté peut-être considérée comme le prix à payer pour être soigné et … éviter la propagation du virus. Toutefois, il ne semble pas qu’on ait véritablement donné le choix à Daniel; il n’a pas de son propre gré, abdiqué sa liberté pour bénéficier d’un traitement.

El Acompanante est un film très riche, qui mérite réflexion et discussion. Il serait dommage de n’en faire qu’un film cubain de plus, un film qui nous montre de l’intérieur ce à quoi correspond le régime imposé par les frères Castro depuis 1959. Car, sans être aucunement dogmatique ou même seulement didactique, le film soulève des problème qui sont aussi ceux de nos sociétés dites démocratiques.

Le festival Ojoloco a peut-être d’autres bons films à me réserver mais pour le moment El Acompanante est mon préféré.